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Histoire du Bourg

L’origine du Bourg reste, à ce jour, incertaine. Toutefois, la découverte d’un important matériau archéologique dans la région, atteste d’un peuplement très ancien, dès le paléolithique. De nombreux objets (tessons d’amphore et de poteries, vestiges de tuiles), mis au jour par Jacques Bouvier, archéologue amateur de Bourg-Saint-Bernard, prouvent la présence de « villae » gallo-romaines, ce qui n’a rien d’étonnant, les Romains étant particulièrement friands de terres à blé, comme celles du Lauragais.

 Sans qu’on puisse l’affirmer formellement, le village lui-même, pourrait être issu du  faubourg d’une place forte érigée sur une motte voisine, sur l’importante voie de crêtes menant à Toulouse. Sur ce site se trouvait autrefois l’église Saint-Paul de Brettes, qui est certainement antérieure à celle de Bourg-Saint-Bernard et est aujourd’hui, disparue. Il pourrait s’être appelé Villelongue, à cette époque.

 

 

Le village actuel doit son nom à Bernard, abbé de Clairvaux. D’après la légende, le futur Saint Bernard et l’évêque Albéric, envoyés  par le pape Eugène III pour prêcher contre l’hérésie cathare, sont molestés, en 1147, à Verfeil et trouvent refuge dans un bourg voisin. Celui-ci portera, désormais, le nom du saint, canonisé en 1173.

 

 

Durant la croisade des Albigeois, Bourg Saint Bernard est incorporé, avec une vingtaine de villages alentour, dans la seigneurie de Verfeil, offerte en 1215, par Simon de Monfort, alors comte de Toulouse, à Foulque, évêque de cette ville. La donation est confirmée par Blanche de Castille, lors de la signature du Traité de Meaux, mettant fin à la guerre, en 1229. Les Bourguignons resteront vassaux des évêques et archevêques de Toulouse, jusqu’à la Révolution.

 

Construit sur un coteau dominant la vallée du Girou, le village, axé sur la Grand-Rue, est, au Moyen-âge, cerné de fossés. Les maisons, aveugles du côté extérieur, tiennent lieu de remparts et deux portes ferment le village, au niveau des actuelles, place de Cers et place d’Auta. Elles seront démolies en 1864. Une halle ouverte coupe, en son milieu, l’actuelle Grand-Rue. A la Révolution, les noms de saints n’étant plus en « odeur de sainteté », le village prend le nom de Bourg-la-Loi, mais recouvre très rapidement et définitivement, son nom initial.

  Dessin du village

 

Bourg Saint Bernard, petit village rural a vécu anonyme, en marge de la grande Histoire de France. On peut toutefois, signaler le siège du village par les Huguenots, en 1589 et les combats de 1814, à Las Fourquos, près de Roques, après la bataille de Toulouse, qui opposa les troupes françaises du maréchal Soult à celles, anglaises, du duc de Wellington.

 

Au XVI° siècle, le Bourg connaît une grande prospérité grâce à la culture du pastel, qui fait du Lauragais, le Pays de Cocagne. Le dénombrement de 1585 fait état de 20 moulins pasteliers, 8 moulins à vent, 5 moulins à eau. Des foires et des marchés font vivre de nombreux artisans. Après l’âge d’or du pastel, le Bourg Saint Bernard devient, jusqu’à la fin du XIXème siècle, un gros village, à l’activité essentiellement agricole : agriculture (maïs, froment), mais aussi, élevage de porcs et de bovins. Malgré l’exode rural du XXème siècle, qui lui fait perdre quasiment, la moitié de sa population en un siècle, 13 exploitations agricoles subsistent encore, de nos jours, gardant au village, son caractère rural.

 

Toutefois, vers le dernier quart du XXème siècle, la tendance s’inverse. De plus en plus, de nouveaux habitants, séduits à la fois, par le calme champêtre du village et sa proximité de la métropole toulousaine, décident de s’y installer. La population a dépassé, en 2017, les 1000 habitants. Outre le centre-bourg, la population se répartit dans quelques hameaux (La Cassagne, Ste Germaine, Gourdou) et dans l’habitat dispersé, héritier des anciennes propriétés agricoles. Le hameau de Roques, le plus important, était, sous l’ancien régime, une paroisse autonome desservie par un vicaire. Il est rattaché, depuis la Révolution, à la commune du Bourg.

 

 

Les armoiries du village sont « d’argent à deux barres de gueule », c'est-à-dire blanc à deux bandes obliques (de la droite vers la gauche) rouge. On n’en connaît pas l’origine, mais elles sont très anciennes, puisque enregistrées dès 1703, à l’Armorial général, par Charles d’Hozier, conseiller du Roi. Les Bourguignons, suspectés d’être bavards et peut être aussi, un peu médisants, ont gagné le surnom de Perroquets (papagaï en occitan). Cet oiseau reste encore, un emblème du village.                                
         

 Sources :

-          Ariès (Saturnin), Histoire du Bourg Saint Bernard, Toulouse, Privat, 1899

-          Dardenne, Monographie communale, Archives départementales de la Haute-Garonne, 1886

-          Daydé, Lourenço et AREC31, Le canton de Lanta, Empreinte éditions, 2002